Un homme de passion : Tout a commencé avec Léon, notre arrière-grand-père, qui naît en 1879 à Ucel en Ardèche. Son père le destine à la prêtrise mais Léon est un artiste, et un homme de passion. Il veut vivre de sa peinture. En 1901 il rencontre Joséphine et, face à l’opposition parentale, s’enfuit avec elle à Marseille puis à Tunis. Ils se marient et s’installent à Paris en 1904. C’est à Paris donc, et un peu par hasard, en se promenant avec Joséphine, qu’il visite pour la première fois le Salon du Cycle. C’est pour lui un second coup de foudre. En 1905, il rejoint la Française Diamant qui fabrique en série des bicyclettes qui comptent parmi les plus performantes de la production française de l’époque. Il en deviendra directeur. Tout son temps libre est alors dédié à la peinture. De 1908 à 1911 Léon fréquente l’Académie Libre d’Henri Matisse au Couvent des Oiseaux, puis à l’Hôtel de Biron. Il y rencontre André Derain qui lui présentera Maurice de Vlaminck. Avec ce dernier, Léon partage non seulement la passion de la peinture, mais aussi et surtout celle du vélo. Car Vlaminck avait été coureur cycliste professionnel. Vlaminck déclara un jour à Léon qu’il aurait aimé fabriquer des vélos comme on fait des sculptures, emblèmes de liberté. C’est Léon qui réalisera ce rêve. Il s’installe à son compte en 1912, rue Dulong, entre Montmartre et les beaux quartiers de la rive droite, et lance sa toute première marque de cycles : les cycles Rich.
Esthétique et esprit de compétition : Les vélos sont alors produits dans le petit atelier attenant. Ses artisans sont des artistes de la lime et du chalumeau. La clientèle est vite conquise et, dès 1913, Léon ouvre un second magasin, au 31 de la rue des Batignolles. Puis vint la Grande Guerre et tout fût à refaire. Démobilisé en 1919, Léon reconstruit, et produit des vélos d’exception sous sa marque Rich, bientôt aidé par son fils Henri. Les boutiques de la rue Dulong et de la rue des Batignolles prospèrent et, en 1928, le père et le fils, qui a alors tout juste 18 ans, reprennent l’affaire de Maurice Tamboite, ancienne star du Vel d’hiv et fabricant de vélos de compétition. C’est de cette fusion que nait la Maison Tamboite qui combine, pour sa clientèle parisienne, la technique et l’esprit de compétition du vieux coureur sur piste et la recherche esthétique et l’exigence artisanale des cycles Rich. L’atelier est installé au 173 de l’avenue de Clichy. La boutique est un peu plus haut, au 163, entre Montmartre et les Batignolles, dans le Paris des peintres et des cafés-concerts.
Une adresse très parisienne : C’est d’abord la clientèle du quartier qui sera séduite. Et, dans ce Clichy de la fin des années folles, il s’agit souvent d’une clientèle illustre sachant, sans ostentation, combiner liberté, style et élégance dans un esprit tout parisien. En feuilletant les carnets de commande de l’époque on trouve ainsi les noms de Joséphine Baker, Marlene Dietrich, Sarah Bernhardt mais aussi Maurice Chevalier, Fréhel, Charles Trenet, Edith Piaf, Bourvil, Lino Ventura, Coluche et bien d’autres. Si, à partir des années 70, le développement des vélos industriels a presque failli faire oublier un artisanat français plus que centenaire, l’esprit de Léon, d’Henri et de la Maison Tamboite est encore bien vivant.
C’est avec une grande fierté que leurs héritiers vous ouvrent les portes de la nouvelle adresse de la Maison Tamboite Paris, au 20 Rue Saint Nicolas, à deux pas de la Bastille, au cœur du Faubourg Saint Antoine, l’un des derniers bastions de l’artisanat parisien.